Nous publions l'annonce de parution d'un ouvrage littéraire traduit par Gianni Angelini qui a été chargé de cours au sein du Département d'italien
Mandate à dire all’imperatore/Allez le dire à l’empereur
Pierluigi Cappello (1967-2017) était originaire d’un village du Frioul, terre de frontière linguistique et tellurique où le tremblement de terre e 1976 avait défiguré la région, son enfance et la vie de toute une communauté.
Mais c’est par un jour de septembre en 1983 que la vie de l’auteur a véritablement basculée lorsqu’un terrible accident de moto a emporté son ami et lui a causé la fracture des vertèbres le clouant sur un fauteuil. Il courait les 100 mètres en 11 secondes e des poussières et il rêvait de devenir pilote d’avion.
Alors si la poésie de Cappello est avant tout la résistance à la négativité des événements, cette résistance même engendre le jaillissement d’une vitalité teintée de mûre mélancolie et de verte adolescence. Douleur peut-être mais jamais grisaille : ainsi le poète s’ouvre à une possibilité d’amour.
Parole loyale que celle de l’auteur, elle s’ancre dans une communauté brisée mais présente, encore plus vivante parce que brisée et les souvenirs intangibles, qui ne prennent jamais une couleur sépia, mettent à vif le présent, se tressent à lui pour engendrer un récit. Placé sous l’égide de Kafka - Allez le dire à l’empereur (Prix Viareggio 2010) fait référence au court récit «Un message impérial », mais à l’envers car chez Cappello c’est le poète qui s’adresse à l’empereur. Le dernier long poème porte en exergue un vers de Dante du chant d’Ulysse… entre ces deux textes liminaires le livre développe les thèmes qui innervent toute la poétique de l’auteur : la figure paternelle, les hommes et les femmes « gli ultimi » de sa communauté et un pudique et court « canzoniere » amoureux. Tous ces textes s’enchainent fortement pour engendrer un récit avec une « contamination » prose /poésie si chère à la poésie italienne.
Mandate à dire all’imperatore/Allez le dire à l’empereur, poèmes traduits de l’italien par Giovanni Angelini, préface Gian Mario Villalta, édition bilingue, L’ours de granit, Mende, 2024